Le 31 octobre dernier mon ami Alex est décédé des suites d’un cancer du cerveau… il avait 34 ans et laisse derrière lui ses parents qui perdent leur fils unique, son épouse et son fils de 3 ans. Alex a été mes bras, mes jambes et ma tête pour la gestion de nos fournisseurs pendant plusieurs années, mais plus que ça il est devenu un Bon ami et j’ai eu la chance de connaître sa famille. On lui doit sûrement une bonne partie de notre succès actuel.

Dix jours après son mariage en 2015 il a de violents maux de tête et apprend qu’il a une tumeur au cerveau. Il est opéré, la récupération est longue, mais finalement la rémission, état de grâce, jusqu’au printemps dernier où c’est la catastrophe… la tumeur est revenue et malgré une nouvelle chirurgie, rien n’y fera, le temps qui reste se compte peut-être en année, mais plus vraisemblablement en mois… En comparaison avec quelqu’un qui meurt subitement, il a la chance ou la malchance de savoir à l’avance que l’échéance arrive. Comme pour n’importe quoi dans la Vie il a le choix… il s’apitoie sur son sort ou il tire le meilleur de tout ça avec courage. Il a fait le second choix!

Je vous en prie, ne vous méprenez pas, je ne prétends en aucun cas avoir le monopole du malheur et je sais pertinemment que plusieurs d’entre vous avez vécu ou vivez présentement des situations difficiles, mais dans toute cette douleur Alex m’a impressionné par son calme et son aplomb. Il a fait confiance aux gens qui l’entouraient et il a gardé le cap sur ses valeurs une belle leçon qui s’applique partout :

• Malgré le diagnostic de 2015 il décide d’investir… Le marché immobilier à Shanghai subit une inflation toujours grandissante et il veut continuer à bâtir, il veut s’assurer du bien-être de ses proches après lui. Quand on sait qu’un appartement de la sorte coûte facilement le prix d’une maison dans une grande ville Nord-Américaine, ça prend du courage, surtout que les salaires ne sont en rien comparables aux nôtres! L’investissement se révèle payant, il a réussi, et malgré tout il a été de l’avant.

• Comment faire pour faire savoir à son fils qui était son père… question impossible, remplie de tristesse. Il a fait un blog, un blog à propos de la Vie, de l’amitié, de ce qu’il voit de bon et de beau et ce qu’il aimerait pour son fils, pour son épouse, pour ses parents et ses amis.

• La chimiothérapie de la dernière chance. Alors que la chimiothérapie fournie par le système d’état ne fonctionne plus, un dernier traitement s’offre à lui, mais il coûte 4000$ par mois! Il veut vivre bien sûr, mais il dilapiderait son dur gagné qu’il souhaitait laisser à sa famille… il essaie, mais rapidement revient à ce qu’il souhaite, ce qu’il désir… laisser le plus possible aux siens, il arrête les traitements.

• Je ne suis pas un expert en droit chinois, mais vers la fin, la maladie progressant, un problème survient : À sa mort, il n’y a qu’une façon rapide de s’assurer que tout ce qu’il possède revienne à son épouse et à son fils… il doit divorcer, au moins sur papier pour donner tout ce qu’il possède à son épouse dans le règlement du divorce… un choix qui le déchire de par sa signification. Alors qu’il souffre de plus en plus il fera ce choix courageux.

J’ai eu la chance de le revoir et de souper avec sa famille en octobre dernier. Pour l’occasion, ses parents avaient cuisiné des plats de sa ville natale. Sur le chemin du retour 3 jours plus tard nous nous sommes texté, alors que j’étais à l’aéroport. Il m’a remercié de l’avoir accompagné tout au long de son parcours et il me disait être Heureux. Il s’est éteint la nuit suivante.

 

Bon voyage mon ami et je retiens la Leçon.

 

Daniel Marleau – PDG LanOTR